legende
Epopées.aventures.traversées
ahmed bouzzine
Je suis né au Sahara « Le pays de nulle part ». Je viens du peuple berbère nomade des Aït ou Moussa. Le récit m’a bercé depuis ma plus tendre enfance et j’ai toujours écouté les « Rways », maîtres-musiciens conteurs et les « Yghawins », griots berbères depuis la Haute Antiquité.
Descriptif
« Au cours de ma vie d’artiste, j’ai partagé la scène avec Alpha Kouyaté, grand griot Manding, dont j’ai hérité des épopées, des mythes, ainsi que de nombreux autres récits. Depuis cette rencontre, le récit ne m’a plus quitté. L’oralité est devenue plus forte que moi.
Le conte m’investit en permanence, c’est comme une peau de tambour qui résonne, un sédiment ancestral qui se fait entendre, un chemin de sagesse…
De la Mauritanie aux déserts d’Arabie, des tentes de l’éphémère à la beauté troublante des hommes bleus, des youyous de joie aux bruissements du vent sur les sables millénaires, c’est cette parole que j’ai décidé de révéler. Le patrimoine de ces peuples où la langue parlée est première et secrète, où la transmission orale est restée la seule garante de la survivance des « Imazighens », les « Hommes libres ».
Venant de cette tradition millénaire des conteurs, je suis enfant d’Ulysse, de Sindbad, de Shéhérazade et des chanteurs de « blues » de cette planète.
Nous faisons de cet art un art contemporain, un art de la création.
Les textes anciens nous interrogent dans la permanence, alors que la forme et la pensée sont toujours évolutives. L’art du récit restera toujours un art de l’instant et de la proximité ».
Après un diplôme d’ingénieur à l’Ecole Centrale Electronique, il change de voie… il devient enseignant en percussions, en musicologie puis dans les arts du récit.
Devenu conteur dans les années 80, Hamed Bouzzine a de nombreuses créations artistiques à son actif, du conte traditionnel au récit contemporain, en passant par l’orchestre philharmonique ou la poésie ; il fait aujourd’hui partie des très grandes figures de la littérature orale.
Musicien avant tout, Hamed Bouzzine est multi-instrumentiste, il joue des harpes du désert appelées « Bolon » et « Douss’n’gony », du « gembryiat » un luth maure, de différents pianos à pouces appelés « sanzas » ainsi que des percussions, de la guitare et de la basse.
Note de contexte
Être conteur, c’est endosser des rôles ou plus précisément d’autres identités sans jamais se quitter, en faisant résonner la langue, les paroles, les discours, les musiques, le temps, les comportements.
Les différents personnages que nous prenons en charge, nous mettent dans une position hybride.
La voix en est le véhicule essentiel avec le regard. Le corps, les gestes et les déplacements sont autant de langages qui pourront être expérimentés, dans la continuité d’un mot, d’une phrase, d’une émotion.
La construction de son style, de l’auteur que nous sommes et du conteur que nous incarnons passe par la maitrise de la voix, des sons, des rythmes et de la musicalité de sa langue et à travers le corps.
PROGRAMME DU STAGE
Rythme, corps, parole et randonnées
Être conteur, c’est endosser des rôles ou plus précisément d’autres identités sans jamais se quitter, en faisant résonner la langue, les paroles, le rythme.
L’objectif du stage est de parvenir à raconter et donc à faire entendre des contes de randonnées, des histoires.
Il s’agira de faire circuler des paroles denses, légères et facétieuses. Paroles « mise en scène » et travaillées pour faire sens, séduire, questionner, surprendre.
La voix en est le véhicule essentiel avec le regard. Le corps, les gestes et les déplacements sont autant de langages qui pourront être expérimentés, dans la continuité d’un mot, d’une phrase, d’une émotion.
La construction de son style passe par la maitrise de la voix, des sons, des rythmes et de la musicalité de sa langue et à travers le corps.
Public visé :
Toute personne, débutante ou pratiquante, intéressée par l’apprentissage de l‘art du rythme dans la parole à travers les contes de randonnée, formulettes, rituels de la parole.
Objectifs :
1. Prendre conscience de la dimension de sa parole, du rythme, de la voix et de son corps.
2. Travailler sur l’adéquation entre voix et récit
3. Visiter divers contes de randonnée
4. Aborder l’apport de la musique au récit
Journée 1 : 3 séquences
Séquence 1 : l’énergie du corps pour l’énergie du récit
La fluidité d’un récit passe aussi par la fluidité du corps. Les mots, les histoires, la scène ont une influence sur notre être et notre corps. Nous devons en percevoir toutes les dimensions tant vocales que corporelles pour
les mettre au service du récit.
– Travail sur la motricité en trouvant son propre rythme à travers son corps, ses mots, sa voix
– Maîtriser sa respiration, son souffle donc celui du récit.
– Travail sur la psychomotricité
en développant l‘indépendance pieds, mains, voix, corps.
– Trouver le chemin des sons ou comment développer, construire, localiser, cerner et mémoriser son potentiel vocal.
Pédagogie : Les exercices sont réalisés en groupe pour favoriser l’écoute mutuelle, l’harmonie rythmique et vocale.
Cette dimension collective permet le partage et l ‘inventivité.
Séquence 2 : De l ‘art du récit – Découverte de différents styles
Il conviendra de découvrir « l’enfance de la parole » à travers :
– La randonnée
– Le conte facétieux
– Les contes moraux
Séquence 3: Mise en en situation
Il s’agira de prendre conscience de la dimension de sa parole
Pourquoi un tel choix de récits ? Quelle implication dans le choix de tel récit, telle randonées ?
Quels sont les difficultés, questionnements, pistes d’amélioration ?